En mars 2017, alors que nous franchissions la porte de notre maison, gonflés de bonheur après huit mois de balade sud-américaine, nous nous lancions comme une boutade : faudra qu’on reparte, c’était tellement bien.

Avec le temps la boutade est devenue promesse, la promesse est devenue projet, et en avril 2023 nous reprenions la poudre d’escampette, cédant à cette petite voix intérieure qui nous murmurait :

« Lâchez tout !

Lâchez votre lit douillet pour une tente secouée par la pluie et le vent.
Lâchez vos repas programmés pour des pique-nique sur le bord des routes.
Lâchez la chaleur de vos intérieurs pour une polaire, des gants, et un bonnet.
Lâchez vos lumières tamisées pour les crépuscules au bivouac et les nuits sous les étoiles.

Lâchez tout !

Lâchez votre condition de bipède maladroit pour fendre l’air sur un cheval à deux roues.
Lâchez vos proches pour des dizaines de nouveaux visages.
Lâchez vos horaires et vos rendez-vous pour le hasard.
Lâchez vos routes fréquentées pour battre la campagne.

Lâchez tout !

Lâchez vos crèmes et vos parfums pour la sueur et la poussière.
Lâchez vos séances de sport pour l’engagement physique.
Lâchez vos kilomètres avalés sans effort pour des coups de pédale mérités.

Lâchez tout !

Lâchez la routine pour l’audace.
Lâchez la réflexion pour l’instinct.
Lâchez le quotidien pour un monde de sensations augmentées.

Et surtout,

Laissez, laissez toutes vos peurs derrière vous, enfourchez un vélo, pour le bonheur de découvrir et de vous découvrir. »

Faudra qu’on reparte, … c’est tellement bien !