Une soirée de Noël 2016 sans sapin, sans cadeaux, mais très festive. En compagnie d’une quarantaine de voyageurs du monde entier, nous nous régalons du délicieux buffet de spécialités chiliennes préparé pendant deux jours par l’équipe de Margouya Patagonia.

Moment de partages avec ces globe-trotters de tous âges et de tous horizons, avec lesquels nous avons au moins un point commun : l’esprit ouvert aux découvertes et aux rencontres.
Une excellente soirée, qui ressemble plus à un 31 qu’à un 24 décembre, et se termine tard dans la nuit.

Le 25 au matin, nous partons pour une petite escapade de deux jours, en voiture, à la découverte de l’île de Chiloé. En effet, l’unique liaison hebdomadaire entre le sud de l’île et Chaiten sur la carretera australe, s’adaptait mal au timing de notre itinéraire cycliste.

Distante d’à peine plus de deux kilomètres du continent, Chiloé n’en affiche pas moins une identité forte. Ses paysages verts de collines abruptes, ses côtes battues par les vents, la mer et les intempéries (300 jours de pluie par an !), ses maisons en bois colorées sur pilotis (palafitos), ses églises en bois classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, en constituent les principaux attraits.

À peine débarqués, après quelques kilomètres sur l’île, nous sommes surpris par une alarme qui retentit dans la voiture. Nos téléphones, pourtant non équipés de cartes SIM locales, retentissent d’une sonnerie inconnue et affichent le message suivant :

« alerte tsunami, évacuez les parties basses, et réfugiez vous en hauteur ».

Ah les new technologies, c’est dingue ! La première colline venue sera notre refuge, bientôt rejoins par de nombreux habitants qui nous expliquent ce qui se passe. Nous n’avons rien ressenti, mais le tremblement de terre important qui vient de se produire au sud de l’île (7,7 sur l’échelle de Richter), fait craindre une réaction de la mer…Au bout d’1h30, l’alerte est levée et la vie reprend normalement.

Sous un ciel qui passe du bleu au noir, et inversement, en quelques instants, nous empruntons les petites routes et pistes de la côte en quête des villages de pêcheurs et de quelques unes de leur églises cachées aux replis des collines. Construites par les missionnaires jésuites aux XVII et XVIIIème siècles, ces églises en bois à l’architecture simple et dépouillée, mélange de culture européenne et de traditions et techniques des peuples locaux, dégagent une sobriété émouvante.

A Castro, l’église San Francisco, aux allures de gros gâteau recouvert de pâte d’amande, trône sur la plaza de armas. L’intérieur entièrement en bois vernis, est magnifié par les rayons du soleil de la fin de journée.

Nous déambulons dans les quartiers côtiers bordés de palafitos, dont une bonne partie se transforme en hôtels de charme ou en lofts design.

Notre escapade se poursuit par une journée de balade sur la côte pacifique sous un temps radieux, au gré des collines ondoyantes, et parmi les prairies et les hortensias. Une agréable flânerie sous l’air vif piquant du pacifique.

De retour à Puerto Varas le 26 décembre en fin de journée, nous enfourchons nos vélos vers 19h. Courte étape de liaison jusqu’à Puerto Montt (25 km), où nous attend le Ferry Jacaf qui nous mènera à Chaiten dans la nuit. La carretera australe, mythique route du sud chilien, nous tend les bras.