La haute vallée du Rio Utcubamba est riche en vestiges archéologiques. La civilisation Chachapoyas s’y est développée largement entre 500 et 1500, avant l’arrivée des Incas.

Le 8 août, nous laissons donc nos vélos à Tingo Nuevo et trouvons un covoiturage pour rejoindre Kuelap (35km plus loin et 1200m plus haut), le centre politique de l’époque.

La citadelle est époustouflante. Ses ruines, ceintes d’une haute muraille, sont perchées sur un éperon rocheux à 3000m d’altitude et offrent un panorama grandiose.
Certains comparent Kuelap au Machu Pichu, dans une version épargnée par le tourisme de masse. Le site est à nous !…Le téléphérique (POMA, cocorico!) qui sera en service dans quelques mois, rendra sans doute les prochaines visites moins émouvantes.

Le lendemain, direction Leymebamba et son beau musée ethnographique, qui rassemble les découvertes archéologiques et raconte l´histoire de la région. Il compte en particulier un nombre impressionnant de momies Chachapoyas.

Pour la suite du parcours, nous devons traverser la cordillère et franchir 2 longs cols et la profonde vallée du Rio Marañon avant de rejoindre Celendin.

Nous commençons par 1300m de montée pour sortir de la vallée du Utcubamba, en traversant pâturages et villages isolés.

Arrivés au col, changement de décor : des montagnes escarpées et arides, creusées par les Rios aux berges vertes.
Une plongée de 54km nous attend ensuite vers le Marañon 2500m plus bas.

Comme à la montée, la pente est douce et régulière, et nous laisse profiter de vues impressionnantes…et vertigineuses ! La route étroite est à flanc de montagne, je roule bien collée à la paroi tandis que Jérôme s’amuse dans les lacets.

La descente est longue, très longue (trop longue ?) et il fait de plus en plus chaud à mesure que l’on perd de l’altitude. On arrive à Balsas en fin de journée sous 35 degrés, plutôt cuits (au propre comme au figuré).

Le lendemain, sans autre choix que remonter l’autre versant, on s’engage dans une ascension de 2200m. Heureusement le soleil est timide et la pente nous apporte peu de mauvaises surprises (les péruviens savent décidément tracer les routes !).
À 15h, après 1500m de montée, le moral est bon et les jambes semblent suivre : on décide de continuer jusqu’au col.
À 17h, 10 heures et 45km après notre départ, on est en haut !…bien entamés, mais dignes. Et, je l’avoue, assez fiers de la performance.
Nous n’avons plus qu’à nous laisser glisser sur les 10 derniers km, sous la pluie, qui a eu la politesse d’attendre la fin de nos efforts pour s’inviter. Ce soir, douche chaude et un bon plat de pâtes !

Tempête de ciel bleu au petit matin. Fini les Clouds Forests de l’est andin, c’est désormais l’hiver sec de la Sierra qui nous accompagne. On flâne ensuite dans les hauts plateaux pendant 2 jours.

À Pampa del Toro, alors que l’on commence à monter notre tente sur le terrain de sports au milieu des enfants du village, le petit Ivan nous lance : « D’habitude les gringos dorment plutôt dans l’école. »
Soit, on remballe notre tente et on se fait ouvrir une salle de classe.
L’après midi se termine par un match de foot « Hombres contra Mujeres », mais à 3500m, chaque contre-attaque est un défi.

Un dernier petit col, la traversée de hautes plaines grillées par le soleil et nous dévalons la dernière descente accompagnés de 4 longboarders qu’on aura peine à suivre !

À l’arrivée, on s’offre un moment de détente dans les eaux thermales de Baños del Inca, avant de filer jusqu’à Cajamarca, toute proche.