Nous sommes redescendus sur le planchers des vaches (à 700m), et un passage à 1.600 m nous attend en guise de hors d’œuvre péruvien.  

Nous appréhendons un peu les fameux longs cols qui nous attendent pour les prochaines semaines…

Bonne surprise : la route est bien tracée et l’on apprécie les lacets qui nous hissent gentiment, le tout sous un joli soleil. Quel bonheur de sentir nos efforts efficaces !

Nous serpentons dans une montagne habitée et cultivée beaucoup moins sauvage que celle que nous avons laissée en Equateur. Le contraste est saisissant.

Maïs, bananiers, manioc occupent les pentes, mais ici c’est le règne du café. Dans tous les villages, sur chaque replat, il sèche à même la route avant d’être écossé, et diffuse son odeur si particulière.

A l’approche de San Ignacio, les moto-taxis qui grouillent en tous sens ajoutent à l’ambiance tropicale.

Plus loin, Robert, le pompiste de La Naranja, nous offre l’hospitalité à l’étage de son garage. Nous sommes ses invités et il a à cœur de nous recevoir. Après dîner, il nous embarque dans son camion pour une visite  « by night » de son village situé un peu plus haut. Sympathique moment, même si CC qui a réalisé en route que nous étions partis seuls avec un inconnu, la nuit, en laissant la totalité de nos affaires, a fait la visite légèrement préoccupée !

Jaén, Bagua Grande, nous empruntons de basses et chaudes vallées andines en ondulant le long des Rios. Nous découvrons avec surprise de larges étendues agricoles, plantées de rizières gigantesques et de cocotiers.

Ces paysages nous évoquent tantôt l’Asie du Sud-est, tantôt l’Afrique du nord, mais se révèlent finalement assez monotones. On abat du kilomètre.

Nous agrémentons ces longues portions en écoutant de la musique. La flûte de Baptiste, la guitare de David, et le bodhran de Nico, nos potes de Scoops, en particulier, accompagnent nos rêveries avec bonheur au fil de notre route.

Après 2 jours, nous nous enfonçons dans les défilés du Rio Utcubamba, sinuons à nouveau, et retrouvons nos montagnes avec plaisir. C’est beau et c’est l’occasion de quelques baignades !

Une escapade au charmant village de Cocachimba, nous donne l’occasion d’une marche jusqu’à la cascade Gocta, la 5ème plus haute du monde avec ses 711 m. La paroi est vertigineuse mais le débit trop modeste pour être impressionnant.

Quelques coups de pédales supplémentaires et nous sommes à Chahapoyas le 6 août pour une petite journée de repos.